Yue Fei

Héros national de la Chine, le général Yue Fei (1103 – 1141) est également appelé le « général protecteur des frontières ». 

Né dans le comté de Tang Ying de la province de Henan, Yue Fei montra rapidement de grandes qualités martiales. A l’adolescence, il demanda à sa mère de lui tatouer les mots « Sois loyal à ton pays » dans le dos.

Remarqué par ses supérieurs, il gravit rapidement tous les échelons de la hiérarchie militaire pour devenir général à l’âge de trente-trois ans. Il fut alors chargé de défendre les frontières du Nord contre les invasions répétées des Jin à l’époque ou Hangzhou était la capitale de la dynastie des Song du Sud.

Il réorganisa l’armée et lui redonna confiance ce qui lui permit de ne jamais perdre une bataille et de pacifier, sans brutalité, le nord de la Chine. Adoré par ses officiers et ses soldats il était respecté par ses ennemis qui appréciaient sa droiture dans la parole donnée.

Yue Fei était réputé pour combattre à la tête de ses troupes au coeur de la mélée et pour donner l’exemple en payant de sa personne, refusant, par exemple, de manger différemment de l’homme de troupe avec lequel il partageait volontiers son repas. Par ailleurs, il était redoutable avec une lance (arme importante dans le style Liuhe).

Son immense popularité au sein même des régions reprises aux Jin puis pacifiées ne lui valurent pas que des amitiés à la cour de l’empereur Gaozong. Le premier ministre de cet empereur, Qin Gui, aidé de sa femme Wangshi et des conseillers Mo Qixie et Wang Jun organisèrent une conspiration pour faire tomber Yue Fei et l’accusèrent de haute trahison. Yue Fei et son fils furent donc convoqués à la cour de Hangzhou où ils se rendirent sans la moindre méfiance. Ils y furent capturés et exécutés sommairement.

Seulement 21 ans plus tard, en 1165, par décret impérial signé par l’Empereur Xiaojung et sous la pression de l’opinion publique, Yue Fei sera réhabilité à titre posthume et élevé à la dignité de Maréchal. Un temple lui sera élevé en 1221 à proximité de Hangzhou. En 1961 la république populaire de Chine déclarera Yue Fei comme  » Héros National  » et placera sa tombe et le temple comme un monument national majeur et trésor historique.

A la porte de ce temple, devenu l’objet d’un pèlerinage que tout Chinois se promet d’effectuer un jour, les statues de ceux qui trahirent Yue Fei, le ministre félon et sa femme agenouillés et enchaînés, accueillent les visiteurs.